Carnet de route
SKI, LA DER DES DERS
Sortie : du
Le 27/05/2022 par PIERRE GUIRLE et son Nègre
Vendredi 20,
18h15, rdv à Peyrehorade avec le reste de la troupe Cécile, Jean, Philippe et Dominique.
Arrivée tardive au lac d'Oredon. Après un diner animé, le bivouac tardif (23h30) est improvisé, entre les voitures. A la belle étoile, nous ne risquons pas les 68€ d'amende . Le torrent nous berce, le ciel est clair, l'air sec. Aucun ronflement ne fait trembler le tarmac..
5h du mat,le parking s'éveille.
Départ au lever du jour, ski et chaussures sur le sac, par le sentier des laquettes mais sans laquets, pour 1h15 de portage, dans la plus pure tradition du ski de printemps pyréneen.
Tout comme l'écureil ses noisettes, nous cachons nos baskets dans les rhododendrons, sitôt passé le barrage .
Epaules légères, c'est parti, skis aux pieds.!
La traversée déversante, sous la crète de Barris d'aubert, se passe sans difficulté. Tel nos chers sciuridés, nous nous jouons des blocs .. Chausenque en ligne de mire, avant de virer à gauche, c'est une longue longue montée, sur une neige non ressaisie, qui nous mène au pied des rochers sommitaux.
Une escalade F nous offre un panorama XL. A 360°, les souvenirs de courses défilent, le Campbiel, le Vignemale, les 3000 du cirque et la pointe enneigée du Mont Perdu, étincelant dans l'azur! Au lointain les Posets et son trapèze, la Maladetta qui se devine. A nos pieds, les lacs de Cap de Long, d'Aubert et d'Aumar scintillent. Nos yeux aussi!
Ski rechaussés, les qualités de neige alternent (on a connu pire). Les virages tétanisent les cuisses. Ils s'enchainent, jusqu'à franchir à droite, vers 2600m, par un court couloir, la crète, donnant accès à la face ENE du Ramougn. Nous prolongeons le plaisir ..mais en oublions la stratégie de l'écureuil, pour retrouver ses noisettes!! Par magie, un bon 3/4 d'heure plus tard, une illumination (l'esprit d'un sciuridé ?) irradie Jean . Plongeant sur le buisson taquin, il saisit nos chaussures rebelles. Gourdes rechargées, estomacs remplis, et émotions écartées, nous entamons la descente, sous un soleil de plomb. Claquettes et questions diverses ("les skis,c'est pour la neige?") ponctuent le retour à la civilisation. Croisant l'homme ayant gravi 60 fois le Néouvielle, la discussion, dont je ne peux ici vous éclairer sur les détails, s'enchaine avec les gendarmes. Mon texte est déjà beaucoup plus épais que les quelques lignes explicatives suggérées de coutume sur cette page, je dois écourter et il est tard.
Revenir, le temps d'une virée à ski, sur les truites dévoreuses de publicitaires hélicoportés, sur les règles de stationnement dans le parc, sur le projet de passerelles Appalachiennes, sur la subtilité et la fragilité de la reproduction de Mme Grand Tétras..sera un plaisir si cette Der n'était, en réalité, celle des Ders.
Pierre
