Carnet de route

Le Tour et le Pic des Posets
Le 10/09/2025 par Sylvie Bourda
Tour et Pic Posets
1-7 Septembre 2025
Nous avons partagé les objectifs de cette Grande Randonnée, le parcours, les traces GPS. C’est donc avec de grands sourires que nous nous retrouvons lundi matin à 8h au parking de covoiturage.
Mais c’est à 14h, après la route et un premier pique-nique que commence l’aventure. Il y a des 8000 en Himalaya et des 4000 dans les Alpes, mais notre Everest à nous s’appelle le Pic Posets (3,369m). Nous en ferons le tour et le gravirons si tout va bien.
Nous remontons la vallée d’Estos au pied du Perdiguère (3219m) que nous ne voyons pas à cause du relief, dommage. Le GR11 nous conduit aux Gorges Galantes et ses 3 miradors, pour finir au refuge d’Estos en un peu plus de 3 heures. Une petite mise en jambe bien agréable dans un décor d’estive avec des dizaines de vaches. Le refuge est bien tenu et l’accueil de la gardienne chaleureux. Cela nous fait oublier que les 3 wc et l’unique douche sont dehors.
Mardi matin, nous continuons à remonter la vallée d’Estos au milieu de centaines de vaches. Impressionnant et bruyant, mais je ne peux m’empêcher de penser au triste sort qui les attend… Après le col de Chistau, une longue descente commence et le paysage se transforme. Après avoir côtoyé des 3000 secondaires, nous découvrons la silhouette massive et pourtant si élégante du Pic Posets ou Punta Llardana. Le refuge privé de Viados est mignon mais l’accueil un peu impersonnel. Toutefois la vue sur le Posets est impressionnante, surtout au coucher de soleil.
Mercredi le beau temps continue, quelle chance! Le sentier est gentil au début puis, au niveau du Barranco de las Tuertas, les lacets sont raides et on découvre une vallée sauvage en contrebas. A la sortie de la forêt un vallon très minéral nous mène au col de la Forqueta ou Col d’Eriste (2862m). Le Pic de la Forqueta 3020m est un peu raide avec quelques passages où il faut s’aider des mains mais sans grande difficulté. DomiPon décide de nous attendre et Laurence de rester avec lui. Sans sacs ni bâtons, François, DomiFa et moi atteignons le sommet de notre premier 3000 du séjour accompagné par un jeune Espagnol heureux de nous suivre. Repas plus bas, à l’abri du vent puis descente tranquille tout en repérant le cheminement de demain.
Jeudi, l’orage menace à partir de 14h. Après vérification de nos calculs nous pouvons être de retour au refuge Angel Orus pour 14h, alors nous tentons le coup. Au lever du jour le temps est beau, tout le monde est concentré et nous progressons bien derrière François. Le sentier dans le Canal Fonda monte bien et au collado Diento de Llardana (3017m) le vent se fait bien sentir sous des nuages de plus en plus envahissants mais pas vraiment menaçants. Au moment où l’arrête se rétrécit, les rafales de vents dissuadent DomiPon de continuer. Il nous attendra donc dans un creux un peu protégé du vent où un Espagnol le rejoindra rapidement pendant que ses comparses continueront comme nous. L’arrête sommitale n’est pas exposée et les rafales sont gérables surtout que François touve un passage protégé en léger contrebas. Au sommet, les nuages se déchirent quelques instants, nous laissant entrevoir les crêtes et sommets alentour. C’est le point culminant de notre semaine, 3369m et le 2ème plus haut sommet des Pyrénées, nous sommes fiers. Mais nous ne trainons pas, quelques photos et nous redescendons. Nous récupérons DomiPon et mangeons un petit bout sous le col à l’abri du vent. Pas d’orage en vue mais nous jouons la sécurité : 14h10 au refuge sous le soleil mais des sommets bien accrochés.
Vendredi, François et Laurence redescendent par Eriste pendant que les Domi et moi repartons au refuge d’Estos où la gardienne nous a gardé 3 places pour 2 nuits. Une belle étape de lacs, sous le soleil, qui nous permet de boucler la boucle avec une vue magnifique sur le Perdiguère.
Cette petite extension nous permet de faire un 3ème 3000 samedi, Le Pic de Clarabide 3020m. Pic frontalier, 4km à l’Ouest du Perdiguère (3222m). Un sommet classique depuis le refuge d’Estos. Le beau temps est de la partie. L’estive cède rapidement la place à un terrain minéral et bien sûr il y a du vent au sommet où la pause casse-croute sera brève. Nous avons gardé le dessert et la sieste au soleil pour l’ibón de Gías ou d’O (2640m).
Après une dernière nuit au refuge d’Estos, nous rejoignons tranquillement la voiture par un sentier différent de l’aller passant par le cabane de la Coma (1820m), en bon état, qui permet de monter au Perdiguère en 4h15, D+1460m.
Mais pour nous c’est fini! Notre dernière ambition est de trouver un bon petit resto avant de repasser la frontière et de rentrer tranquillement à la maison.
Mission accomplie !